Ils font Quai des Bulles #5

Échange avec Aurélien Clair, bénévole en tant que responsable boutique du festival !

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© Lannes / Le Roc’h

Bonjour Aurélien ! Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Aurélien, j’ai dépassé la trentaine il y a un moment. Je suis originaire de Cancale. J’habite à Rennes depuis 10 ans. J’exerce le métier d’infirmier au CHU de Rennes, je travaille en Réanimation Médicale. Depuis combien de temps es-tu bénévole pour l’association Quai des Bulles ? Je suis arrivé comme bénévole sur la Boutique pour le festival 2008, l’année de l’affiche de Jean Louis Mourier ! Ça va donc faire 10 ans cette année.

Comment es-tu rentré dans l’association ?

A l’époque c’est Aurélie (ndlr ancienne salariée en charge de l’accueil, des projets à l’année) une amie d’enfance, qui m’a proposé de venir comme bénévole sur la boutique. Je connaissais un peu le festival, j’étais venu sur plusieurs éditions, j’aimais bien la BD et avais de l’expérience dans le commerce, je m’étais donc dit : « pourquoi pas ». J’ai bien « matché » avec l’équipe de la boutique, je suis donc revenu l’année d’après avec beaucoup d’enthousiasme et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui. Marie (ndlr ancienne responsable boutique) désirait passer le relai, elle m’a alors proposé de rentrer dans le comité d’organisation. Après l’édition 2010, non sans appréhension, j’ai accepté de relever le défi et de devenir à mon tour, responsable de la boutique. Ça n’a pas été très simple au début, je ne suis pas auteur, n’ai pas de légitimité dans le monde de la BD, mais en persévérant je pense avoir trouvé ma place et suis assez fier de l’évolution de la boutique.

Tu es donc responsable de la boutique du festival depuis 2011, mais en quoi consiste ce rôle ?

Sur la boutique nous vendons les affiches, les cartes postales et tous les produits dérivés de Quai des Bulles. Je m’occupe de la gestion des stocks (inventaires, réimpressions…), de la conception du stand, il faut aussi réfléchir à des nouveautés, créer des produits qui plairont au public. Toutes les idées sont présentées lors des comités d’organisation et nous décidons ensemble des produits qui seront  proposés à la vente.

Justement, peux-tu nous parler des projets marquants que tu as portés depuis que tu es bénévole à Quai des Bulles ?

J’ai juste envie de répondre le mot « Mug » (rires). C’est presque symbolique pour moi. Quelques membres du comité étaient au début réfractaire à l’idée que la boutique puisse vendre des produits de ce type. J’ai proposé le mug du festival lors de mon premier comité, à l’époque j’étais trop content de mon idée mais visiblement j’étais presque le seul. Un peu refroidi mais ne m’avouant pas vaincu, j’ai réussi à produire un porte-clés, puis 2 calendriers. Et enfin il y a 2 ans mon mug a été produit ! Malgré un rendu de fabrication qui n’était pas tout à fait « conforme » à mes attentes, celui-ci s’est très bien vendu et malgré ses défauts, j’en suis super fier ! Les festivaliers sont ravis de pouvoir repartir avec un souvenir du festival, il y a des collectionneurs, des personnes que je vois chaque année venir acheter l’affiche, la carte postale, demander le tiré-à-part avec un numéro bien précis et je suis heureux de voir que des objets tels que les mugs aient trouvé leur public.

Le temps fort de ton implication dans l’association a lieu le weekend de Quai des Bulles, peux-tu nous décrire le déroulement de l’une de tes journées pendant le festival ?

En général j’arrive en début de semaine sur le festival. Je passe environ deux jours à rassembler tout le stock de la boutique qui doit être déménagé du bureau vers le Quai Saint Malo. A partir de la mise en place sur le festival j’ai mon équipe qui arrive. Nous sommes entre 5 et 7 personnes sur la boutique, tous bénévoles. Une fois l’installation faite, le festival peut être lancé. C’est le moment que je préfère, il est 9h30, nous sommes le premier jour et les portes s’ouvrent. Les festivaliers s’engouffrent dans le Quai Saint Malo et c’est parti pour 3 jours. C’est intense, chaque année il y a de plus en plus de monde. Je suis présent autant que possible sur mon stand, mais j’essaie aussi de m’accorder un peu de temps pour aller voir les expositions, les animations… J’ai une totale confiance en mon équipe, ce qui me permet de pouvoir profiter aussi du festival.

Tu es présent en continu sur les trois jours du festival mais aussi le reste de l’année pour réfléchir aux projets et aux prochains produits commercialisés. Combien de temps investis-tu à Quai des Bulles sur l’année ?

C’est assez variable d’une année à l’autre. Mon métier d’infirmier fait que depuis 2 ans, je ne peux pas autant m’investir qu’avant. J’essaie de passer régulièrement au bureau pour me tenir au courant de la vie de l’association, des projets en cours. Je collabore avec les salariés de l’association et aussi les autres membres de l’association pour la création des produits vendus. Je n’ai pas pu cette année m’occuper de la création, mais ai été consulté pour la validation. Ce qui me prend le plus de temps, c’est de rassembler mon stock pour le festival. A partir de la mi-septembre, je viens à Saint-Malo sur quasiment tous mes jours de repos. Ça représente environ 3 semaines de travail (compter, rassembler, ranger, programmer la caisse enregistreuse…)

Cela représente beaucoup de temps ! Pourquoi as-tu choisi de t’engager autant à Quai des Bulles ?

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© Trondheim

Mon métier d’infirmier est prenant physiquement et psychologiquement. En réanimation je prends en charge des patients qui sont dans un état grave et maintenus en vie grâce à des machines, en attendant une amélioration qui, malheureusement n’arrive pas toujours. Quai des Bulles est une sorte d’exutoire. Pendant une semaine, j’oublie un peu l’hôpital, j’oublie les malades. Quai des Bulles m’apporte un peu de légèreté. J’aime l’intensité du festival, la vente sur la boutique, le contact avec le public, retrouver les autres bénévoles chaque année, découvrir des expositions, le travail des auteurs. J’apprécie de pouvoir venir dans l’année à l’association, parfois sans avoir un autre but que de boire un café, discuter de la vie associative, de la pluie et du beau temps… J’aime à penser que les bénéfices réalisés sur la boutique permettent la création de nouveaux projets, j’ai parfois du mal à réaliser que je participe à un événement majeur dans le monde de la BD, Quai des Bulles étant le 2ème festival en France.

Tu es passionné de BD, peux-tu nous dire quelles sont tes dernières lectures ?

Le tome 28 de Walking dead, le tome 4 des Vieux fourneaux et l’Eté diabolik !

Peux-tu nous parler de trois BD que tu aimes plus que tout ?

La série Bout d’homme de Jean Charles Krahen. J’avais acheté le 1er tome sur le festival en 1996 ou 1997. J’avais adoré l’histoire de ce jeune homme de 19 ans qui en parait 10 et qui a le pouvoir de tuer les gens grâce à son regard, l’intrigue se déroulant dans la Bretagne du 19ème siècle. On m’offrait un tome à mon anniversaire ou à Noël, j’attendais ça avec impatience. (rires) Ça fait longtemps que je n’ai pas relu cette histoire, mais à l’époque j’avais eu un véritable coup de cœur.
Bludzee de Lewis Trondheim. C’est l’histoire d’un gentil petit chat qui refuse d’accomplir son destin de tueur à gages… ça devient rapidement absurde mais ça me fait rire à chaque lecture. A la base l’histoire était publiée sur internet et sur smartphone, il y avait une page par jour. Le tout a été rassemblé pour en faire une BD. J’aime de toute façon l’univers de Lewis Trondheim. Blast de Manu Larcenet. C’est très sombre, mais magnifique.

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