L’exposition « Souvenirs de films »
A l'IUT de Saint-Malo
Rencontre avec Anneclaire Macé, illustratrice et plasticienne, membre de l’association Quai des Bulles et du comité d’organisation depuis 10 ans !
Bonjour Anneclaire ! Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?!
Anneclaire Macé, 45 ans, illustratrice et plasticienne, je vis à Tinténiac, entre Rennes et St Malo.
D’où viens-tu et quel est ton parcours ?
Je viens de la région d’Angers. Je suis arrivée sur Rennes pour mes études artistiques et je suis restée. Je travaille en indépendante sur des projets dans les domaines de la communication, l’illustration, la scénographie et le spectacle vivant. J’encadre aussi beaucoup d’ateliers (mixant les publics) et je suis formatrice en création graphique dans des écoles.
Tu entreprends beaucoup de projets différents, comment te définirais-tu ?!
Couteau suisse ! Je suis d’une curiosité insatiable et je déteste faire deux fois la même chose (la vie est trop courte) , du coup j’adore expérimenter et me lancer de nouveaux défis. Par exemple, en ce moment, avec mon ami Nito Del Pino (ndlr comédien sur le spectacle « l’encre miraculeuse » et habitué du festival) nous sommes en train de monter une adaptation d’un des livres que j’ai illustrés, en spectacle jeune public. Je réalise les marionnettes, les décors, je joue et Nito met tout ça en scène. Une aventure mixant édition et spectacle, pas simple mais très enrichissant .
Depuis combien de temps es-tu bénévole pour l’association ?
Ce sera ma 10ème édition cette année, champagne !
Comment es-tu arrivée dans le comité d’organisation du festival ?
Fred Lecaux qui s’occupait des expositions à l’époque, a proposé que l’on crée une expo de couple de créateur avec Zanzim (ndlr auteur de L’île aux femmes chez Glénat). On a accepté et ça a donné l’expo Coeurs croisés dans laquelle on a mélangé création et relation amoureuse.
Pendant le festival j’ai un peu critiqué la signalétique, du coup, piqués au vif, les membres du comité d’organisation m’ont répliqué que je n’avais qu’à m’y coller ! C’est ce que j’ai fait ! L’année d’après j’avais pris en charge la signalétique (j’en ai créé 3) avant de m’occuper de l’ espace jeunesse puis d’intégrer le pôle expositions (Tanquerelle, Astérix, Akissi) …
Quel rôle occupes-tu au sein de l’association ?
Comme je n’appartiens pas à un milieu artistique en particulier, j’aime créer des ponts entre les pratiques et décloisonner le regard. C’est cette démarche que je propose au festival. Par exemple, pour l’expo Astérix de 2017 on a eu envie de sortir du classique. Avec mon acolyte Gérard Cousseau, on a donc sollicité des artistes de pratiques différentes afin qu’ils proposent une création originale, inspirée par l’univers du gaulois. Cette démarche, qu’elle ai plu ou déplu, peu importe, avait surtout pour objectif de surprendre, questionner et “ouvrir les cases”.
J’ai adoré chacune de mes expériences. Quai des Bulles est un formidable terrain d’expérimentation ( de jeu !) . On y rencontre plein de gens très différents, bref, c’est impossible d’en faire le tour, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre cela correspond donc complètement à ma logique de vie.
Peux-tu nous expliquer ce ce que tu fais concrètement lors du festival ?
Les journées sont très intenses, on a seulement 4 jours pour monter le décor du festival. On a beaucoup d’éléments à prendre en compte, les normes de sécurité, les autres corps de métier qui travaillent avec nous, chacun doit s’adapter aux contraintes des autres, ce qui est parfois assez casse tête et nécessite beaucoup d’élasticité. Et puis, Il y a toujours des imprévus, des problèmes techniques, de livraison ou de personnes. Heureusement, on a une équipe de bénévoles top top et quand on commence à fatiguer ou à s’énerver (perso, le jeudi soir entre 4 et 7, faut plus me poser de questions), il y a toujours quelqu’un qui vient filer un coup de main, discuter, plaisanter, bref, faire retomber la pression. (Cela a souvent évité des étranglements).
Sur le festival en lui même, il faut toujours être sur le qui vive au cas où. Incendie criminel, auteur perdu sur la plage, fan en crise car déçu par une dédicace, il faut être très réactif et bosser en équipe. Je rigole (ahah quel humour) on a surtout des problèmes techniques ou d’organisation à solutionner.
Puis il y a le lundi-de-démontage (typo film d’horreur), il faut tout enlever en une journée et faire avec la fatigue de la semaine. C’est assez éprouvant. En général quand je rentre de Quai des bulles, je reste 2 jours sans sortir de mon lit. Chaque année, je me dis que c’est la dernière, que c’est trop dur et pourtant je rempile tous les ans. Quai des bulles = Addictif .
Peux-tu chiffrer en heures combien de temps te prennent tes projets à Quai des Bulles sur l’année ?
Impossible ! Il faut du temps pour que les idées mûrissent et soient cohérentes, pour que les projets soient pertinents et du temps pour réaliser le projet concrètement (trouver les bons collaborateurs, les bons fournisseurs, créer du lien avec les auteurs, trouver les solutions techniques, caler les transports etc.) Un projet s’élabore sur plusieurs mois, on l’a tout le temps dans la tête, c’est assez passionnel, difficilement quantifiable.
Tu n’es pas seulement bénévole pendant festival, mais tu l’es aussi le reste de l’année, pourquoi as-tu choisi de t’engager autant à Quai des Bulles ?
Comme je le disais plus haut, j’ai trouvé à Quai des Bulles un fantastique terrain de jeu. Tant que j’ai envie de jouer et qu’on me permet de le faire, je reste !
Tu es en train de créer une exposition sur les couleurs avec l’artiste Anne des Praires, peux-tu nous en parler ?
Avec Anne, nous créons depuis plusieurs années des expositions et des ateliers sur des thématiques très différentes. Ces expositions tournent beaucoup en médiathèques et pas mal en milieu rural. Nous sommes très engagées pour l’accès de tous à la pratique artistique. Quai des bulles nous a proposé de financer le développement notre exposition Couleurs et de l’intégrer au catalogue de ses expositions en location. Du bonheur pour nous ! L’exposition se veut très ludique, multiple et s’adresse à un public très large. On y trouve des jeux, des illustrations, des photos, des boites à manipuler, un livre et un livret ludique. Vous pourrez la voir sur le festival 2019 !
Et sinon, quelles sont tes dernières lectures BD ?
Les Rigoles de Brecht Evens, si beau. J’ai adoré aussi l’Andy Warhol de Typex, un boulot incroyable.
Quelles sont tes trois BD préférées de tous les temps ?!
Question difficile, 3 c’est trop peu...Remue ménage d’Anna Sommer qui a été une vraie révélation féministe quand j’ai commencé à dessiner. Le puissant Black Hole de Charles Burns et… L’Île aux Femmes de Zanzim évidemment !